Notes d’atelier, Juillet 2006
Le cercle est une forme symbolique universelle adapté au cours des siècles, par toutes les cultures et toutes les religions, des plus matérialistes aux plus spirituelles.
Debout face à la surface blanche du papier à l’échelle de mon corps
Je pose un point, au centre qui contient un germe de multiples virtualités
Autour de ce point, impulsée par une poussée interne,
Je trace, j’étire un point, en ligne
Je dilate, je développe lentement, au début, le mouvement naturel du bras, force centrifuge,
Je tourne et tourne, le mouvement s’accélère de lui-même, sur lui-même et retourne en son centre, force centripète.
Le trait se multiplie, s’enroule, s’épaissit, s’alourdit, l’air circule, le centre se densifie
Au centre, une boule de plomb argent s’installe, scintille,
Trait sur trait ou presque
L’axe du dessin, plein ou vide est toujours à la source du mouvement, de l’élan vital. C’est le point de référence du mouvement qui se renouvelle sans cesse.
Avec toujours une infime différence de trajectoire du bras qui module le trait, son rythme, sa sonorité
L’élan du mouvement m’entraîne, dessin de tout le corps
C’est une danse visuelle sur papier, vitesse du geste, ivresse, retourner au centre
Trouver la juste mesure de chacun de mes gestes, l’équilibre du plein et du vide
C’est un état de contemplation, né d’un paysage face à mon atelier
« Poème d’une vallée », lieu-dit Les Alyssas
Danièle Orcier